Commémorations de Fénelon depuis 1945

AVANT-PROPOS

 

On constate qu'à l’occasion des commémorations et manifestations récentes en l'honneur de Fénelon, de nombreux articles ou publications ont vu le jour dans l’édition, les revues littéraires ou les bulletins des sociétés savantes ainsi que dans la presse hebdomadaire ou mensuelle.

 

 

On peut les diviser en neuf chapitres:

 

1. Inauguration de la statue de Fénelon à Cambrai, le 17 août 1947.

2. Tricentenaire de la naissance de Fénelon, 1951.

3. Une journée Fénelon, Revue des sciences philosophiques et théologiques, janvier 1977.

4. Colloque «A la mémoire d'Henri Gouhier (1898-1994)», 27-28 mai 1994.

5. Agrégation de lettres et grammaire. Journée en Sorbonne, le 7 janvier 1995.

6. Tricentenaire de l'arrivée de Fénelon à Cambrai 1995.

7. Journée Fénelon en Sorbonne, le 11 décembre 1998.

8. «État présent des travaux sur Fénelon», Université de Groningue, 17-18 juin 1999.

9. Colloque < Fénelon» de Strasbourg, Université Marc Bloch, 24-27 novembre 1999.

 

 

1.INAUGURATION DE LA STATUE FENELON A CAMBRAI, 17 AOUT 1947

 

Aucune raison ne s'imposait pour honorer Fénelon en 1947. C'est l'amitié nouée en déportation entre M. Ernest Gaillard, architecte à Cambrai et conservateur du Musée, avec M. Arthur Nazé, échevin de Paturages (Hainaut belge) qui en fut la base. Le second révéla au premier que dans la commune d'Eugies, voisine de la sienne, il y avait une maison ayant été habitée par Fénelon. L'idée germa et la Municipalité de Cambrai, conseillée par M.Gaillard, intervint auprès du Ministère de l’Education Nationale pour que l’Etat commande une statue pour être installée sur une place de Cambrai.

La direction des Beaux-Arts chargea Emmanuel Auricoste, membre du Parti Communiste Français, pour exécuter la statue mais à la suite de la révocation des ministres communistes en mai 1947, le sculpteur la laissa sous forme d'ébauche. Ce fut le scandale quand elle arriva à Cambrai où les ecclésiastiques reprochèrent à l'artiste le visage trop tourmenté de l'archevêque et l’évocation imprécise de ses ornements épiscopaux mais surtout la pierre trop blanche qui ne s'harmonisait pas avec la façade de la chapelle des Jésuites. Auricoste jeta de l'eau douce sur la statue et une patine de vingt ans apparut.

 Après l'allocution de Mgr. Chollet, archevêque de Cambrai, faite le matin dans la cathédrale, la statue fut inaugurée devant l'ancienne chapelle des Jésuites. Elle fut placée sur un socle orné de deux citations de Fénelon'. Après le maire, Raymond Gernez, deux invités belges prirent la parole. Achille Delattre, ministre d'Etat et maire de Paturages, rappela dans son discours, publié dans La Quinzaine diocésaine de Cambrai du 24 août 1947: " A Paturages, près de Mons, la maison de Fénelon existe toujours. Elle est appelée la 'Belle Maison'. C'est là qu'il composa en partie le Télémaque». Le discours de Louis Piérard, président du Pen Club de Belgique, Fénelon à Cambrai, fut publié en entier, à Bruxelles, en 1947, par la revue Synthèses. La cérémonie se termina par le discours de Mgr. Grente, archevêque du Mans, représentant l'Académie Française, qui fut publié par les soins de l'Institut de France.

 

 

Statue FAcnelon bulletin 34 bis Statue FAcnelon bulletin 34 bis  
En même temps que l'inauguration de la statue d'Auricoste, une «Exposition Fénelon» fut présentée dans l'ancienne chapelle des Jésuites (ou du Grand Séminaire) par Ernest Gaillard, conservateur du Musée de Cambrai et par l'abbé Cyrille Thelliez, conservateur du Musée diocésain. Un timbre 'Fénelon', gravé par Mazelin d'après Vivien, fut émis par l'Administration des Postes, premier jour à Cambrai, du 12 au 14 juillet 1947. La manifestation de 1947 fut évoquée dans une communication faite par Gérard Guyot au colloque de Cambrai en 1995 (cf Bibliographie 1995)
La 'Belle Maison', dévoilée par Achille Delattre, revint l'année suivante, comme un écho, le 11 juillet 1948, dans Paturages, où une fête franco-belge fut organisée en l'honneur de Fénelon. La rue Fénelon et une plaque commémorative furent inaugurées à Eugies (commune voisine où existe cette maison): «Fénelon, Archevêque de Cambrai, Homme de lettres, fit construire la Belle Maison et y séjourna de 1695 à 1715». Dans une brochure sur la forêt de Colfontaine, préfacée par Achille Delattre et Louis Piérard, il est écrit: «Sur les plans de l'illustre Mansart, il [Fénelon] édifie à l'orée du bois la 'Belle Maison' qui lui servira d'asile lorsqu'il sera dans le Borinage. Après la bataille de Malplaquet, il y soigne les blessés des armées de Boufflers et Villars». De nouveaux discours furent prononcés par Achille Delattre, Louis Piérard, Arthur Nazé, échevin à l'Instruction publique et enfin Raymond Gernez, maire de Cambrai.
Jean-Marie Gauchies remettra les choses au point dans une communication au colloque de Cambrai (cf. Bibliographie 1995).

 

 

 

2. TRICENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE FENELON

 

Le tricentenaire de Fénelon fut commémoré pendant toute (année 1951, d'abord à Amiens, puis au Cateau-Cambrésis, en Périgord et en Quercy et enfin à Paris.
A Amiens, après une conférenmce " Fénelon dans ses origines" faite le 17 février par Mgr. Jean Calvet, recteur émérite de l'Institut catholique, et un autre de M. Mauricheau-Beaupré sur «Madame de Maintenon», le 11 mars, une exposition " Fénelon et son temps" a été présentée au Musée de Picardie, en mars-avril. Lors de l'inauguration, le 24 mars, Mgr. Guervin, secrétaire-général-fondateur de la Société d'Etude du XVIIe siècle, rappela que Louis XIV avait attribué (abbaye de Saint-Valéry à Fénelon, le 23 décembre 1694, mais que celui-ci ne conserva cette commende que quarante-trois jours puisqu'il la remit au Roi au lendemain de sa nomination à Cambrai. Personnellement nous avons été très intéressé par le portrait de 1697, conservé au château de Suzanne et appartenant au marquis d'Estourmel, car il fut le point de départ de nos recherches iconographiques qui, 44 ans après, ramenèrent ce portrait à l'archevêché de Cambrai d'où il était parti trois siècles auparavant.'

A Cambrai, il n'était pas question de commémorer de nouveau Fénelon en 1951. C'est au Cateau-Cambrésis, châtellenie dont Fénelon était le seigneur temporel, qu'il revint d'organiser une «Journée Fénelon», le 20 mai 1951, dont le docteur Pierre Tison a été l'(animateur et qui fut présidée par Mgr. Guervin, secrétaire-général-fondateur de la Société d'Etude du XVIIe siècle. Les cérémonies, les discours, la réception par la Municipalité, l'exposition au collège dont le portrait de 1706 figurait en première place, ont été relatés dans le numéro spécial 12-13-14 (1951-1952) de XVlle siècle, bulletin de la Société d'Etude du XVlle siècle.

Nous n'avons pas eu la possibilité de participer aux manifestations en Périgord et en Quercy (à Périgueux, à La Mothe-Fénelon, à Carennac et à Cahors) mais nous les avons suivies toutes rétrospectivement grâce au numéro spécial de la Société historique et archéologique du Périgord, t.LXXVIII, 1951, et au catalogue de l'exposition «Fénelon et son temps» au Musée de Périgueux. Pendant la «Journée Fénelon» à Cahors le 21 octobre 1951, sur l'initiative de la Société des Etudes du Lot, une plaque fut apposée dans la salle d'honneur du Lycée Gambetta, ancien collège des Jésuites, où Fénelon fit ses études et fut reçu docteur en théologie de (Université de Cahors, le 26 mars 1677'. (cf. les corrections apportées par J. Orcibal, Correspondance de Fénelon, t.I. pp. 139-147).

C'est par une importante manifestation aux Archives nationales que le tricentenaire de la naissance de Fénelon s'est terminée à Paris. Organisée par «Les Amis des Lettres», l'exposition «Fénelon en son temps» fut inaugurée le 15 décembre par un «Hommage à Fénelon» où prirent la parole M. Charles Braibant, président des «Amis des Lettres> et directeur des Archives Nationales, M. Pierre Descaves, président de la «Société des Gens de Lettres», M. Georges Bidault, vice-président de Conseil et président des «Amis des Archives», S.E. le cardinal Liénart, évêque de Lille et M. André Marie, ministre de fEducation nationale. L'allocution de M. Braibant a été publiée dans la Revue de Paris de janvier 1952, celle du cardinal Liénart dans la Semaine religieuse du diocèse de Lille, du 23 décembre 1951. Le numéro spécial de XVlI siècle, ayant publié de nombreux passages de ces allocutions, mentionnera aussi les publications consacrées à Fénelon au cours de l'année 1951. Nous citerons les articles de Jean Riverain du 5 juillet, de Mgr Grente du 2 août et d'Agnès de La Gorce du 20 décembre dans les Nouvelles littéraires, ceux de Jacques Levron dans le Mercure de France du ler mai, de La Croix du 14 juin, du Figaro du 17 juillet, de François Varillon de juillet-août et d'André Blanchet d'octobre dans les Etudes, dans la Revue de Suisse du 20 octobre ainsi que (émission radiophonique du 14e août «L'admirable Monsieur du Télémaque», présentée par Pierre Spiriot, avec la participation de MM. Marcel Arland, Albert Béguin, directeur de la revue Esprit, Henri Gouhier, professeur à la Sorbonne et Vladimir Jankélévitch, professeur A l’Université de Lille.

 

 

 

3. UNE JOURNEE FENELON, 26 MAI 1976, REVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES ET THEOLOGIQUES

 

Huit articles, par Francis Ferrier, Jeanne-Lydie Goré, Henri Gouhier, Francis Heidsieck, Henk Hillenaar, Jacques Le Brun, Pierre-François Morel et André Robinet ont été publiés dans le tome 61 de cette revue en janvier 1977 (cf. Bibliographie 1977)

 

 

 

4. COLLOQUE A LA MEMOIRE D'HENRI GOUHIER, 27-28 MAI 1944

 

Les actes de ce colloque, Fénelon, philosophie et spiritualité, à la mémoire d'Henri Gouhier (1898-1994), ont été publiés par Droz, à Genève, en 1996. Les auteurs étaient: Jean Deprun, Marguerite Haillant, Jacqueline Lagrée, Alain Lanavère, Jacques Le Brun, Denise Leduc-Fayette, Jean-Michel Le Lannou, Pierre Magnard, Jean-François Marquet, Bruno Neveu, Irénée Noye et Jean-Louis Vieillard-Baron (cf Bibliographie 1996)

 

 

 

5. AGREGATION DE LETTRES ET GRAMMAIRE. JOURNEE EN SORBONNE, 7 JANVIER 1995

 

Les actes des deux séances d'étude, de Marseille (19 novembre 1994) et de Paris (7 janvier 1995) ont été publiés par Klincsieck en 1995. Les auteurs étaient: Françoise Berlan, Emmanuel Bury, François-Xavier Cuche, Noémie Hepp, Volker Kapp, Alain Lanavère, Pierre Maréchaux, Philippe Sellier et Alain Viala (cf. Bibliographie 1995).

 

 

 

6. TRICENTENAIRE DE L'ARRIVEE DE FENELON A CAMBRAI, 1995

 

En dehors des messes au Cateau-Cambrésis, à Cambrai et à Mons, d'une animation de rues au Cateau-Cambrésis, d'un défilé historique à Cambrai, d'une exposition itinérante «Fénelon dans son archevêché», d'une exposition «Du temps de Fénelon> au Musée de Cambrai, un colloque universitaire «Fénelon, évêque et pasteur en son temps (16951715)> rassembla une vingtaine d'intervenants, les 15 et 16 septembre 1995. Les textes par Philippe Annaert, Lucien Bély, Jean-Marie Gauchies, Charles Coutel, FrançoisXavier Cuche, Gilbert Dehon, Gilles Deregnaucourt, Philippe Desmette, Charles Engrand, Gérard Gayot, Jean Gottigny, Philippe Guignet, Marguerite Haillant, Jean Heuclin, Catherine Jacques, Christophe Leduc, Félicien Machelart, Mayumi Murata, Irénée Noye et Henri Platelle, ont été publiés par le Centre d'Histoire de la région du Nord et de (Europe du Nord-Ouest - Université Charles de Gaulle-Lille III, sous la direction de Gilles Deregnaucourt et Philippe Guignet, avec la collaboration de Martine Aubry (cf. Bibliographie 1996)

 

 

 

7. JOURNEE FENELON EN SORBONNE, 11 DECEMBRE 1998

 

La journée annuelle de la Société d'Etude du XVIIe Siècle a été consacrée à Fénelon. Elle a été placée sous la direction scientifique de François-Xavier Cuche, doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg. Les textes par François-Xavier Cuche, Gilles Deregnaucourt, Alain Lanavère et François Trémolières seront publiés en 2000 dans XVlle siècle.

 

 

 

8. NOUVEL ETAT PRESENT DES TRAVAUX SUR FENELON, GRONINGUE, 17-18 JUIN 1999

 

Organisé à la Faculté des Lettres de (Université de Groningue par Henk Hillenaar, un colloque universitaire rassembla dix intervenants sur le «nouvel Etat présent des travaux sur Fénelon (1940-2000)». Leurs communications forment le contenu du présent recueil.

 

 

 

9. COLLOQUE «FENELON» DE STRASBOURG, 24-27 NOVEMBRE 1999

 

Un colloque international «Fénelon 1699-1999» consacré au troisième centenaire de la publication du Télémaque et de la condamnation par Rome de l'Explication des Maximes des Saints, organisé par le Groupe de recherche 'Littérature et politique sous l'Ancien Régime', de l'Equipe d'Accueil «Littérature française générale et comparée» de l'Université Marc Bloch (Strasbourg) et par l'Equipe «Théologien, Philosophies et Arts dans l'espace religieux occidental, XVIe-XXe siècles» del’fEcole Pratique des Hautes Etudes (IVe et Ve sections), s'est déroulé à Strasbourg du 24 au 27 novembre 1999. Il y a eu trente-sept communications, à publier ultérieurement (voir Bibliographie 1999).

 

10.Tricentenaire de la mort de Fénelon 2015.

 

STRASBOURG

 

olloque Fénelon (17-19 juin 2015)

Du 17 juin 2015 au 19 juin 2015

De 14h00 à 19h00

COLLOQUE INTERNATIONAL

« Il fallait faire effort pour cesser de le regarder » (Saint-Simon)

Regards de la recherche actuelle sur Fénelon : bilan et perspectives pour un troisième centenaire

 

Université de Strasbourg, 17-19 juin 2015

 

Organisé par François-Xavier Cuche et Béatrice Guion

 

Sous le haut patronage de la Société d'études du XVIIe siècle

 

Programme

 

 

Mercredi 17 juin 2015

BNU, auditorium

14h : allocutions de bienvenue

Michel Deneken, premier vice-président de l'Université de Strasbourg

Albert Poirot, directeur de la BNU

Patrick Werly, vice-doyen de la Faculté des lettres

 

Session 1 : Fénelon humaniste, sous la présidence du Prof. Giorgetto Giorgi

14h 30 : Odile Dussud (Université Waseda, Tokyo), « "Monseigneur, écoutez Cicéron" : l’Antiquité profane dans les écrits religieux de Fénelon »

15h : Sarah Gremy-Desprez (Rouen), « Le projet d'un traité sur l'histoire dans la Lettre à l'Académie : l'influence de Plutarque sur Fénelon »

15h 30 : Fabrice Preyat (Université libre de Bruxelles), « Fénelon et Érasme »

16h : discussion

16h 15 : pause

16h 45 : Jean-Philippe Grosperrin (Université de Toulouse II), « Centre, cercle, embrassement. De l’amitié des hommes dans la Correspondance de Fénelon »

17h 15 : Emmanuel Bury (Université de Versailles-Saint Quentin/IUF), « Le goût de Fénelon »

17h 45 : discussion

18h 30 : inauguration et visite de l'exposition « Fénelon » à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg

 

Jeudi 18 juin 2105

salle Ourisson, Institut Le Bel

Session 2 : Rhétorique et stylistique, sous la présidence du Prof. Benedetta Papàsogli

09h : Christine Noille-Clauzade (Université de Grenoble), « Fénelon et les règles pour composer un sermon : principes, méthode, pratique de la dispositio »

09h 30 : Giorgetto Giorgi (Université de Pavie), « La conception de l'épopée dans les écrits poétologiques de Fénelon »

10h : Agathe Mezzadri (Université de Strasbourg), « Le paradoxe chez Fénelon »

10h 30 : discussion

10h 45 : pause

 

Session 3 : La pensée esthétique de Fénelon, sous la présidence du Prof. Emmanuel Bury

11h 15 : Françoise Berlan (Université Paris-Sorbonne), « Le monde comme féérie chez Fénelon dans L'Art de la Nature, une ontologie de la toile peinte »

11h 45 : Patricia Touboul (Université de Montpellier), « Fénelon et le rococo »

12h 15 : discussion

 

Session 4 : Fénelon et la philosophie, sous la présidence du Prof. Jacques Le Brun

14h 30 : François Trémolières (Université de Paris-Ouest Nanterre la Défense), « Fénelon et Malebranche »

15h : Frédéric de Buzon (Université de Strasbourg), « Définir l'amour : Leibniz et Fénelon »

15h 30 : discussion

15h 45 : pause

 

Session 5 : Fénelon et la politique, sous la présidence du Prof. Volker Kapp

16h 15 : Lucien Bély (Université Paris-Sorbonne), « Fénelon et le duc de Chevreuse »

16h 45 : Letizia Norci Cagiano (Université de Rome III), « Fénelon, Montesquieu et l'abondance frugale »

17h 15 : discussion

 

 

Vendredi 19 juin 2015

salle Ourisson, Institut Le Bel

Session 6 : La controverse, sous la présidence du Prof. Lucien Bély

09h : Marjolaine Chevallier (Université de Strasbourg), « Fénelon convertisseur : Fénelon et les protestants »

09h 30 : Jacques Le Brun (EPHE), « La spiritualité de Fénelon jugée par un proche de Bossuet, le chanoine Phélipeaux »

10h : discussion

10h 15 : pause

10h 45 : Sylvio De Franceschi (EPHE), « Un coup de force polémique : la notion de délectation victorieuse dans les textes antijansénistes de Fénelon »

11h 15 : François-Xavier Cuche (Université de Strasbourg), « Autour de la dissertation De Summi Pontificis Auctoritate : Église, pouvoir et papauté dans la pensée de Fénelon »

11h 45 : discussion

 

Session 7 : La spiritualité de Fénelon, sous la présidence du Prof. Jean Mesnard

14h 30 : Benedetta Papàsogli (Université LUMSA, Rome), « Fénelon et les nouvelles frontières du discernement spirituel »

15h : Volker Kapp (Université de Kiel), « Les lettres spirituelles de Fénelon, archevêque de Cambrai »

15h 30 : Pauline Chaduc (Paris), « La relation du duc de Bourgogne et de son précepteur d'après la correspondance de Fénelon »

16h : discussion

16h 15 : pause

16h 45 : Yves-Marie Bercé (Université Paris-Sorbonne, Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres), conclusions

Info publiée le : 22 mai 201

 

 

ROME

 

« Fénelon aujourd’hui: une figure à redécouvrir et à interroger » :

 

c’est le titre d’un congrès organisé par l’Université pontificale grégorienne (PUG) en collaboration avec l'Institut Français-Centre Saint-Louis de Rome, vendredi, 27 novembre (16h-19h), à l’occasion du tricentenaire de la mort de Fénelon (1651-1715),

 

« théologien mystique et héros des Lumières ».

 

Le Recteur de la PUG, le P. François-Xavier Dumortier S.J., a introduit les travaux.

Les conférences ont été données en français, avec traduction simultanée en italien par :

M. François-Xavier Cuche (Strasbourg) :  “Politique et mystique dans l’oeuvre de Fénelon”.

 

M. Emmanuel Bury (Versailles-Saint-Quentin) : “Le Télémaque de Fénelon, reflet d’une sensibilité moderne?”


Mme Benedetta Ppasogli (LUMSA, Rome)

 

Archevêque de Cambrai, génial précepteur du petit-fils de Louis XIV, Fénelon s’est illustré par ses Dialogues des Morts ou ses contes, dans la  théorie littéraire ou dans  la philosophie, soulignent les organisateurs.

 

Il reste surtout à la fois aussi bien le grand théologien de l’Amour Pur, l’auteur de L’Explication des Maximes des Saints, qui lui valut une célèbre querelle avec Bossuet, que le théoricien de la réforme politique, l’auteur du « Télémaque », qui enchanta les Lumières, nourrit l’imaginaire de  toute l’Europe. Ce livre fut le plus lu au monde pendant 150 ans.

 

Dordogne

 

Chateau dee Fénelon Sainte Mondane : une exposition permaanente

 

Dans le château de Sainte-Mondane (24), près de Sarlat, Jean-Julien Delautre a monté cette exposition pour le tricentenaire de la mort de Fénelon ©

Franck Delage

Le célèbre et renommé docteur Chirac dépêché à son chevet n'a rien pu faire. Après un mois d'agonie, François de Salignac de La Mothe-Fénelon (dit Fénelon pour les intimes et la postérité), archevêque de Cambrai, est mort des suites d'un accident de carrosse. Nous étions le 7 janvier 1715. Trois siècles plus tard, on se souvient de lui du côté de Sainte-Mondane, près de Sarlat.

À l'occasion de ce tricentenaire, les propriétaires actuels du château de Fénelon, où il naquit le 6 août 1651, rendent un hommage tout particulier, via une exposition (1), à ce grand homme - il mesurait plus de 1,80 m - qui marqua son époque et des générations avec sa vie, son œuvre.

Travail de mémoire

La famille Delautre a acheté le château il y a vingt-cinq ans. Elle ne cesse depuis de magnifier cette bâtisse millénaire qui regarde avec fierté la vallée de la Dordogne, entre Souillac et Sarlat.

Les Delautre s'échinent aussi à maintenir la mémoire de l'illustre fils de la maison noble, qu'il quitta à 18 ans. Depuis la réouverture du château à Pâques, des vitrines ont fleuri dans les vénérables salles pour distiller, s'il était possible, toute la richesse intrinsèque de Fénelon.

Aux côtés de Louis XIV

« Il s'agit avant tout de comprendre une trajectoire de vie et une ambition, explique Jean-Julien Delautre.

Comment Fénelon est-il “monté” à Versailles ? Quels ont été ses soutiens ou, au contraire, ses ennemis ? Quelle a été sa postérité ? Avec la référence constante à son grand œuvre, tout spécialement “Les Aventures de Télémaque” à l'inspiration mythologique, allégorique, religieuse, mais aussi politique, qui causeront son exil de la cour. »

Il s'agit avant tout de comprendre une trajectoire de vie et une ambition. Comment Fénelon est-il “monté” à Versailles ? Quels ont été ses soutiens ou, au contraire, ses ennemis ?

En effet, difficile d'embrasser la vie de cet homme né dans une famille nombreuse au lustre perdu. Le jeune Fénelon s'engouffre dans une carrière religieuse et se retrouve aux côtés de Louis XIV comme précepteur de son petit-fils. Il connaît une incroyable renommée contemporaine européenne avec son manuscrit qui lui est subtilisé avant d'être publié à son insu.

« Les Aventures de Télémaque » influenceront jusqu'aux auteurs du siècle des Lumières avant d'être récupérées par les révolutionnaires, les francs-maçons, les socialistes…

Produits dérivés

Gravures, bibelots, objets d'art, biscuit de Sèvres, mais aussi éditions originales et même une lettre de Louis XIV témoignent de l'impact de l'homme d'église, de lettres et politique sur sa société. Il n'y a qu'à voir tous les produits dérivés qui découlèrent de son œuvre « Les Aventures de Télémaque », ce best-seller consacré au fils d'Ulysse qui fut le second ouvrage le plus édité après la Bible jusqu'en 1914.

« Les Aventures de Télémaque » fut le second ouvrage le plus édité après la Bible jusqu'en 1914

 

On appellerait cela du merchandising aujourd'hui, avec des faïences reproduisant des scènes du livre, des pots à tabac, des boîtes à savon Télémaque, des tapisseries, de l'art déco, des jeux, etc.

 

Même le portrait du populaire Fénelon fut décliné en peintures, bustes, médaillons, chenets de cheminée ou pendules. « Il a eu un impact complètement dingue », avoue l'érudit Jean-Julien Delautre.

 

(1) Exposition Fénelon au château de Fénelon à Sainte-Mondane. Ouverture de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h, tous les jours sauf le mardi et le samedi. Visite libre. Tarifs : adultes, 9 € ; enfants, 6 € (de 6 à 14 ans). Renseignements sur le site du chateau et au 05 53 29 81 45.

 

 

CONCLUSION

 

En corrélation avec l'exposition Les demoiselles de Saint-Cyr, maison Royale d'Éducation 1686-1793, présentée aux Archives départementales des Yvelines, du 6 février au 2 mai 1999, Jean-François Milhet écrivit l'histoire de cette école: Saint-Cyr. Trois siècles d'histoire, du poète Jean Racine au sculpteur César, Éditions Christian 1998. Nous avons relevé le détail suivant: M. Pierre Crouzet, proviseur du Prytanée de Saint-Cyr, déclara lors de la distribution des prix en 1805: «Tel est cet incomparable Bossuet, armé du tonnerre de l'éloquence et qui semble avoir été formé par la Divinité pour être son organe sur terre. Tel est le sage Fénelon, ce cygne divin, dont les chants parurent doux dans le siècle de l'harmonie, qui fait entendre de si haut sa voix mélodieuse, dont la blancheur éclatante s'accroît encore de l'azur des cieux, dont il approche, et qui nous laisse douter si son esprit emprunta de la vertu plus de charme qu'elle n'en reçut elle-même de son céleste caractère» (p.252)

 

 

 

ANNEXE: ICONOGRAPHIE

 

Une iconographie complète des portraits peints, gravés et sculptés n'existait pas. C'est après avoir eu connaissance de celle d'André Virely, Bossuet. Essai d'iconographie, publiée en 1936, que nous avons fait des recherches pour celle de Fénelon qui a été publiée à Périgueux en 1991 par la Société Historique et Archéologique du Périgord sous le titre Iconographie de Fénelon.

La publication de Périgueux avec, en couverture, le portrait en couleurs de Bailleul, à l'achat duquel par le musée de Périgord nous avions été mêlé, a attiré l'attention de Marguerite Haillant. Elle l'a utilisée pour la couverture de son édition des Aventures de Télémaque, fils d'Ulysse. Par l'intermédiaire de M. et Mme Jean Dubu, nous avons été présenté à M. Jean de Mathan qui possède deux portraits de Fénelon, l'un jeune, (autre âgé, provenant de sa soeur aînée, la comtesse de Beaumont. Il nous a aimablement autorisé à les publier. Le premier illustre notre article sur «L'ordination de Fénelon à Sarlat», en 1994. Le second, qui a fait l'objet d'une étude en 1995 sur < Salignac ou Salagnac», nous intrigue par l'inscription placée au-dessus du portrait, qui existe aussi dans celui du Musée de Périgueux, «François de Salagnac de Fenellon Archeq de Cambray né le mois de juillet 1650». un autre portrait nous a été révélé aux expositions d'Amiens et de Paris en 1951 et a été aussi publié dans le numéro spécial du Tricentenaire de la revue XVlle siècle. Il appartenait au marquis d'Estourmel, au château de Suzanne, et avait été offert à ses ancêtres par Fénelon lui-même en 1697. A la suite du décès accidentel, sans postérité, du dernier marquis, ses soeurs, Mlle d'Estourmel et Mme Terré, (offrirent en 1995, sur notre conseil, à l'archevêché de Cambrai «d'où il était parti trois siècles auparavant». A cette occasion, nous avons publié une brochure Fénelon et la famille d'Estourmel. Une reproduction en couleurs de ce portrait illustre la couverture des actes du colloque de Cambrai en 1995: Fénelon, évêque et pasteur en son temps 1695-1715.
Pour illustrer les actes de ce colloque de Groningue, nous avons proposé un portrait de Fénelon par Augustin de Saint-Aubin, pour la couverture, et quatre illustrations hors-texte:

1.d'après (édition de Télémaque de 1717, illustrée de deux frontispices d'une carte et de 24 figures et dédiée à Louis XV par le marquis de Fénelon'.

2. d'après celle in-folio de 1734 d'Amsterdam, due aussi au marquis de Fénelon, illustrée d'un portrait, d'un frontispice, de 24 figures, de vignettes et de culs de-lampe (9)

.3 d'après celle de Paris de 1785, 2 volumes grand in-4, illustrée d'un titre frontispice, de 72 figures, de 24 sommaires et de vignettes.(10) Les 72 figures avaient fait l'objet d'une suite publiée en 1773, qui se vendait à part en fascicules et qui fut ajoutée à (édition de 1785". D'autres suites vendues en fascicules illustrèrent des éditions in-8 et in-12 à la fin du XVIIIe siècle `Z.

4. d'après celle de 1840 in-8 illustrée de gravures sur bois"
II n'existe qu'un seul ouvrage en forme d'album (type Quinzaine de la Pléiade), c'est celui de François Varillon, Fénelon et le pur amour, aux Editions du Seuil en 1957, dans la collection 'Maîtres spirituels'. Il ne contient pas moins de 74 illustrations.
Dans la conclusion de son compte rendu sur les études rassemblées dans L'Ecole des Lettres, n. 4, 15 novembre 1994, intitulées Les Aventures de Télémaque de Fénelon, François-Xavier Cuche s'exprime ainsi (XVlle siècle , n.195, p. 406): «Voilà encore un article souhaitable: (iconographie du Télémaque». Nous lui avons répondu en partie".

 

 

 

NOTES

 

1. Gérard Gayot, «Les imprudentes commémorations de Fénelon de 1793 à 1947», Fénelon évêque et pasteur en son temps 7695-1715, Villeneuve d'Ascq, Centre d'Histoire de la Région du Nord et de l'Europe du Nord-Ouest, 1996, pp. 319-329

2. Le monument a été détruit en 1997 et la statue a été déplacée dans le jardin de la cathédrale

3. Pas plus qu'à Carennac ou au Cateau, Fénelon n'a écrit le 'Télémaque' à Paturages. Jacques Le Brun a démontré que sa rédaction date de 1692-1693 (Oeuvres, t.2, pp. 1241-1243)

4. La'Belle Maison' n'a rien de beau que le nom. C'est une simple construction comprenant un comble mansardé sur un rez-de-chaussée

 5 Cf notre étude sur «Fénelon et la famille d'Estourmel», Les amis du Cambrésis, 1995, et la reproduction dans XVlle siècle, n.12-13-14, 1951-1952

 6 Cf. notre étude «Les portraits peints, gravés et sculptés de Fénelon», Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord, t.143, 1991, p.103, cat.10, fig 1 et reproductions dans XVlle siècle, n.12-13-14, 1951-1952

7. FENELON (1651-1715) // FUT EN 1663 ET ANNÉES SUIVANTES ELEVE //DU COLLEGE DES JÉSUITES, ANCETRE DU//LYCÉE GAMBETTA//LE 26 MARS 1677, IL FUT RECU DOCTEUR EN THEOLOGIE//DE L'UNNERSITE DE CAHORS// Célébration du tricentenaire de sa naissance en 1951 par la Société des Études du Lot

8 Un portrait-frontispice par Bailleul, gravé par Duflos, un deuxième frontispice et 24 figures par Bonnart, gravés par Giffart ou non signées et une carte dépliante gravée par Rousset, A Paris, Chez Jacques Estienne [ou Ferdinand Delaulne], 1717. Deux volumes en gros caractères ou un volume en petits caractères

  9 Un portrait gravé par Drevet d'après Vivien, un frontispice par Picart, gravé par Folkema; 24 figures par Debrie, Dubourg et Picart, gravées par Bernaerts, Folkema, Gunst et Surngue; 24 vignettes par Dubourg, gravées par Dufios, Folkema, et Tanjé, et 25 culs-de-lampe par Debrie et Dubourg, gravés par Duflos et Schenk, A Amsterdam, Chez J.Wetstein, G.Smith et Zacharie Chatelain. A Rotterdam, Chez Jean Hofhout, 1734. Tirage: 150 in-folio et 1000 in-4.
Nota. Nous citerons une édition en 2 volumes, publiée en 1738, chez Dodsley à Londres dont le portrait, le frontispice et les 24 figures furent réduits au format in-8 et gravés, en contrepartie, par Scotin et Fourdrinier d'après les mêmes illustrations de (édition d'Amsterdam de 1734. L'édition de Londres étant en français et les gravures Scotin et Fourdrinier des réfugiés français, fimpresssion fut vraisemblablement faite en Hollande
10. Sur le titre sont les armes de Monsieur, gravées sur bois d'après Choffard. Un frontispice gravé par Montulay et 72 figures gravées par Tilliard d'après Monnet. De (imprimerie de Monsieur, Paris 1785

  , gravées d'après les desseins de Charles Monnet peintre du Roy par Jean-Baptiste Tilliard. A Paris, Chez (Auteur, Quay des Grands Augustins Maison de M. Debure Fils Ainé Libraire, 1773. Primitivement prévue pour (édition de 1783, pour (éducation du Dauphin, François-Ambroise Didot Miné lui préféra les 24 figures gravées au lavis par Parisot d'après Monte.

 " 2 Les suites de Lefebvre, de Marinier et de Quéverdo contiennent un portrait et 24 figures.
Celle de Cochin et Moreau ne dépassera pas la première livraison centenant le frontispice et les
livres I à VI: Figures du Télémaque [...] destinées à orner (édition grand in-8 imprimée par P.Fr.
Didot le jeune, avec les caractères de sa fonderie, sur papier vélin de sa Manufacture d'Essonnes,
1790. Auparavant, elle avait illustré (édition entièrement gravée de Drouët, en 1781, qui ne sera
pas continuée au-delà du livre VI. La suite dite Renouard de 1810 est composée d'un portrait
gravé par Augustin de Saint-Aubin d'après Charles-Nicolas Cochin le jeune ou par Hubert d'après
Vivien et de 24 figures d'après Jean-Michel Moreau, gravées par De Ghendt, Girardet et Simonet.
" Les principales éditions illustrées sont celle d'Ernest Bourdin en 1840, avec les gravures sur bois par Johannot, Signal, Séguin, Wattier, Markl, Daubigny, Français et Marville, et celle de Mallet aussi en 1840, avec des gravures sur bois par Andrew-Best-Leloir.

" Voir supra, notes 8 à 13